D'abord reprendre des forces avec le casse-croûte sur un belvédère à la vue imprenable sur un canyon. Au loin quelques vautours. Et, plus près, passage très bruyant d'un hélicoptère. On se croirait au Colorado avec les visites en hélico! A moins que ce soit la navette des touristes perdus ?

Bon, justement, faut que je me mette sérieusement en route vers Rodellar. Dans les faits, je m'y suis repris à plusieurs fois pour retrouver le sentier ! Les falaises à pics et les plateaux herbeux ne facilitent pas la tâche. Et personne dans les parages. Transpiration garantie car beaucoup de soleil et plusieurs retours/remontées suite à des fausses pistes.

Bref, si j'écris ces lignes c'est que j'ai fini par retrouver le bon sentier mais pas facile, pas facile.

Une fois les paysages du matin reconnus, je ne sais pas pourquoi, mais la marche fut plus légère et j'ai ressorti l'appareil photo.

Alors que j'immortalisai un joli petit zoiseau, une large silhouette de planeur déboule et me passe juste au-dessus ! Oh Oh, les vautours s'envolent dans le coin ! Mieux, certains sont posés sur un piton à portée de téléobjectif.

Si je reviens un jour par ici, je sais où faire un peu d'affût ! Tiens, d'autres vautours qui viennent vers moi. Sont-ce les envoyés de l'Oficina del Turismo ? En tout cas, allongé sur le dos, je fais quelques images.

Pas pu en photographier sur fond de paysage, ça aurait fait une belle carte postale ....

A suivre : Arrivée à Rodelllar (ouf !)

C'est parti.

Montée par la droite sur les hauteurs de Rodellar puis sentier à flanc de montagne le long d'une gorge encore peu profonde. Et là, au bout de 20 mn, "carrefour "de chemins avec un seul et dernier panneau indicateur pour une seule direction. Suivant ma carte, mon circuit n'est pas dans la direction du panneau. Donc je pars sur un autre chemin bien tracé (au début...) mais je ne verrai plus de panneau.
Devant moi, un groupe d'Espagnols parle fort (pléonasme et euphémisme réunis) et je me dis que je ne serai pas seul dans cette aventure.

Traversée de la gorge et bonne remontée en lacets, dans le caillouteux, sur l'autre versant (attention exposé plein sud !).  Pour info, pas une goutte d'eau visible ou audible dans ce coin -> vaut mieux prévoir large en ravitaillement liquide !

Vue sur une falaise trouée assez sympa. En plus, faire des photos, ça permet de souffler un peu ....

Une fois arrivé sur le haut de cette première bosse,  contact avec les canyons et suivi de chemins à demi recouverts par la végétation (ne pas y aller en short, car ça pique !). Montées et descentes et remontées par des sentiers pas très lisibles et, plus je regarde ma carte, plus j'esaie de décrypter les infos du guide, plus je regarde le paysage et plus je me dis qu'il doit y avoir erreur quelque part .....

"Mes" Espagnols ont disparu depuis un bon moment au pied d'une falaise (escalade ?) et je me retrouve seul à avancer dans cet univers assez stressant car ce qui ressemble à un sentier peut avoir été fait aussi bien par des animaux que par des randonneurs et l'étendue des falaises/canyons est impressionnante.

Après 3 heures de marche et de tâtonnements, au milieu d'une végétation d'épineux bien touffus et offensifs, je tombe sur un autre randonneur espagnol transpirant avec qui je fais le point. Il revient d'el estrecho à 5 mn d'ici mais c'est hyper pentu et ya rien à voir. Quant à mes falaises dentelle, pour lui ce n'est pas de ce côté et le chemin de retour noté sur ma carte, il ne pense pas que ce soit possible !! On se sépare sur cette info rassurante .....
J'avance un peu et me rend compte qu'effectivement, la pente est raide comme la justice à Dati.
J'en ai assez fait pour aujourd'hui, d'autant qu'il faut revenir et que certains passages ne sont pas hyper faciles au point de vue repérage.

A suivre : le retour vers Rodellar.

J'ai acheté à L'Ainsa un topoguide de la sierra de Guara. Pour 4 euros, un guide et une carte au 1/40000.

J'ai choisi de faire la rando n°3 qui devrait m'emmener vers le village de Rodellar dont j'avais entendu parler et découvrir des falaises en "dentelle". La réalité sera quelque peu différente....

Arrivé plus tard que prévu à Rodellar car route de la sierra pleine de virages et de quelques trous mais également de points de vue superbes, ce qui s'est traduit par 2 heures entre L'Ainsa et Rodellar.

Parking poussièreux et obligatoire à l'entrée du village. Pas de Français et une dizaine de camionnettes d'Espagnols aménagées en camping-cars, plus ou moins décorées aux couleurs de clubs d'aventures canyons. Quelques personnes partent d'ailleurs avec casque et matériel d'escalade.

Le village de Rodellar est piqueté de panneaux divers : information sur les circuits, interdictions dans le parc (dont celle de faire pipi dans la nature, ce qui n'est pas simple quand on part toute la journée dans cette même nature ...).

Flèchage au départ est nickel. Sentier encadré de murets de pierre sèche et piquets del sendero de Guara

A suivre : sur les hauteurs de Rodellar.

Extrèmement difficile, en Espagne, de faire des photos sans qu'une ligne électrique ne traverse le paysage. Mais, dans les régions mises à l'écart du progrès pendant toute une période, l'électricité pour tous est un bénéfice qui contrebalance largement la nuisance visuelle de poteaux et de câbles.

Quelques images de villages rencontrés lors de la traversée de la sierra. Tous ont des panneaux d'information patrimoine/tourisme. Une prochaine fois, je prendrai le temps de découvrir plus attentivement l'histoire de cette superbe région.

Rodellar, terminus d'une petite route (en bon état), et point de départ de parcours principalement sportifs dans et au-dessus des canyons.

A suivre : marche au soleil de Rodellar.

Quittons provisoirement les animaux pour découvrir quelques uns des paysages de la sierra de Guara.
Très connue pour ses canyons, j'allais écrire ses gorges profondes, et les activités rafting/canyoning/escalade en été, la sierra de Guara est également une terre agricole avec, en particulier, profusion d'oliviers et d'amandiers.

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Mais, on y trouve également de la vigne (fleurie).

Alors que je regarde les vautours fauves planer près d'une falaise, une silhouette différente et vite reconnue se détache du groupe. Queue arrondie, ailes incurvées, vol tout droit : un gypaète barbu ou quebrantahuesos (briseur d'os en espagnol) se dirige vers moi. Il est assez haut mais j'arrive à le photographier car il passe au-dessus de moi, regardant à droite et à gauche, avant de plonger vers une autre falaise. Et là, couleur sur couleur, il devient indiscernable.
De voir ce grand rapace, encore rare malgré les efforts de protection, est un vrai bonheur montagnard !

La définition des images est très moyenne mais, sur certaines, on distingue la "barbe" du bel oiseau.

Un oiseau aperçu de loin l'année dernière et des rencontres surprises en ce mois de mars.

Vautour Percnoptère.

Matin, avant le lever du soleil, une petite route de la sierra de Guara, 2 grands oiseaux surprenants et magnifiques qui vont et viennent silencieusement au milieu de vaches dans leur enclos. Pas faciles à photographier par manque de lumière.

Le lendemain, en montagne, juste arrivé en affût aux vautours fauves, une présence derrière moi : surprise, 1 percnoptère qui commence à prendre son envol. Le temps de le photographier et il a déjà pris de la hauteur. Bientôt, ils seront 3 à monter dans l'air qui s'échauffe.

A suivre : invité surprise, le quebrantahuesos ....

Quand le vol du vautour fauve croise la migration des grues

Les indiens attaquent la diligence ....

Raté de peu  !

Cherchez le vautour ....

A suivre : les percnoptères

Ah oui, et les vautours ?

Pas exactement au même endroit que précédemment avec envol à des heures différentes. Et, bizarrement, je les ai presque toujours photographiés à contre-jour. Quelques moments forts tout de même après des heures d'attente et/ou de grimpette..

tu veux ma photo ?  Non, merci. C'est fait ...

A suivre : les gros poulets dans des situations particulières .....

Alors, côté espagnol, c'est sec ! Reste de neige à partir de 1200 m dans les endroits protégés du soleil. Finalement, je m'attendais à plus de ruisseaux avec la fonte des neiges. Quand même une petite "cascade" bien sympathique sur les flancs de la Pena Montanesa avec douche gratis et agréable car la montée fut rude.

Tiens, un visage gravé dans la pierre .....